LA BIBLIOTHÈQUE RUSSE ET SLAVE

 LITTÉRATURE RUSSE

 

 

Vikenti Veressaïev

(Вересаев Викентий Викентьевич)

1867 – 1945

 

 

 

 

L’ÉTOILE

CONTE ORIENTAL

(Звезда)

 

 

 

1903

 

 

 

 

 


Traduction de J. Povolozky parue dans la Revue bleue, année 49, n°2, 1911.

 


 

 

 

 

 

C’était dans les temps anciens, dans une contrée lointaine et inconnue.

Une nuit noire éternelle régnait sur le pays ; des brouillards méphitiques s’élevaient de la terre et se répandaient dans l’air. Les hommes naissaient, grandissaient, aimaient et mouraient dans les ténèbres humides. Parfois le souffle du vent dissipait les lourdes émanations de la terre et, du ciel éloigné, les étoiles lumineuses semblaient regarder les hommes.

C’était alors une fête générale : ceux qui d’ordinaire restaient dans la solitude de leurs demeures sombres comme des cavernes, se réunissaient sur la place pour chanter des hymnes au ciel.

Les pères montraient les étoiles à leurs enfants et leur enseignaient que la vie et le bonheur de l’homme est dans l’aspiration qui l’attire vers elles. Les jeunes hommes et les jeunes filles regardaient alors fixement le ciel et, de l’obscurité qui écrasait la terre, leurs âmes s’élançaient vers lui.

C’est aux étoiles que les prêtres adressaient leurs prières et les poètes leurs chansons. Les savants étudiaient le chemin des étoiles, leur nombre et leur grandeur. Or ils avaient fait une découverte importante : « Les étoiles se rapprochaient de la terre par une marche lente, mais ininterrompue. Ils avaient établi, d’après des sources indiscutables, que dix mille ans auparavant on aurait eu du mal à distinguer le sourire sur le visage d’un enfant à un pas et demi de distance, alors que maintenant chacun pouvait l’y distinguer aisément, même à trois pas. Ainsi il était hors de doute que, dans quelques millions d’années, le ciel resplendirait de lumières vives et que le règne de la clarté rayonnante éternelle arriverait sur la terre. Tous vivaient avec patience dans l’attente de cet heureux temps et mouraient dans cette espérance.

Ainsi pendant de longues années la vie calme et tranquille des hommes s’écoula, réchauffée par une douce croyance dans les étoiles lointaines.

Or, une fois que les étoiles brillaient dans le ciel particulièrement claires, que l’âme de la foule s’élançait vers la clarté éternelle dans une vénération muette, une voix retentit tout à coup :

« Frères ! disait cette voix, comme il fait clair et merveilleux dans les hautes vallées du ciel ! Comme il fait humide et obscur chez, nous ! Mon âme languit sans vie et sans désir dans ces ténèbres éternelles ! Que nous importe que la vie de notre postérité lointaine s’éclaire d’une lumière ininterrompue ? Nous avons, nous aussi, besoin de cette lumière ; elle manque à chacun de nous plus que l’air et la nourriture, plus que la mère et que l’amante. Qui sait ! Peut-être existe-t-il un chemin qui mène aux étoiles ! Peut-être ne sommes-nous pas incapables de les décrocher du ciel et de les apporter ici parmi nous, pour la joie de toute la terre ! Allons donc chercher ce chemin et la lumière de la vie ! »

Un silence se fit dans l’assemblée.

« Qui a dit cela ? » se demandait-on.

« C’est Adeïle, le jeune homme indocile et déraisonnable. »

Et le silence régna quelques instants encore. Enfin, le vieil Isour, le maître des sages, la lumière de la science, parla :

« Cher adolescent ! nous comprenons tous ton angoisse. Qui de nous ne l’a pas éprouvée à son tour ? Mais il est impossible à l’homme d’arracher une étoile du ciel. La Terre est bordée d’abîmes, de précipices profonds au-delà desquels s’érigent les rochers arides qui n’offrent aucun chemin vers les étoiles. Ainsi parle l’expérience et la sagesse. »

« Ce n’est pas à vous que je m’adresse, ô sages ! répondit Adeïle ; votre expérience couvre vos yeux d’un voile et votre sagesse vous aveugle. C’est à vous, jeunes gens au cœur audacieux, que je fais appel ; à vous qui n’êtes pas encore écrasés par la sagesse infirme des vieillards ! »

Et il attendit leur réponse :

Les uns dirent : « Nous serions heureux d’aller avec toi, mais nous sommes la lumière et la joie de nos parents et nous ne voulons pas leur causer de chagrin. »

Les autres dirent : « Salut à toi ! Adeïle ! Nous te suivrons ! » et plusieurs jeunes hommes et jeunes filles se levèrent et partirent à la suite d’Adeïle.

On les vit s’éloigner vers l’horizon obscur et redoutable, puis les ténèbres les engloutirent.

Bien du temps se passa sans qu’on reçût aucune nouvelle de ceux qui étaient partis. Les mères pleuraient la mort de leurs enfants imprudents et la vie continuait de s’écouler comme auparavant. Comme auparavant les hommes naissaient, grandissaient, aimaient et mouraient dans les ténèbres humides avec le doux espoir que dans des milliers de siècles la clarté descendrait sur la terre.

Mais voila qu’une fois, à l’horizon noir, le ciel s’éclaira faiblement d’une lueur vacillante.

Les gens étonnés s’attroupaient dans les rues et sur la place en se demandant ce que cela pouvait être.

Cependant, à l’horizon, le ciel s’éclaircissait de plus en plus, des nuages bleus-pâle glissaient sur les brouillards, perçaient les nues et versaient sur les vallées célestes un large sillon de lumière, tandis que les sombres vapeurs tourbillonnaient, se heurtaient effrayées et s’enfuyaient au loin. Les rayons triomphants se faisaient toujours plus lumineux et la terre entière palpitait d’une joie extraordinaire.

— Une semblable clarté ne peut provenir que d’un astre du ciel, déclara pensivement le vieux sacrificateur Satzoï.

— Mais comment a-t-elle pu descendre sur la terre ? — riposta Isour, le maître des sages, la lumière de la science, — nous n’avons pas de chemin qui nous mène chez les astres et les astres n’ont pas de chemin qui les conduise vers nous !

Le ciel cependant s’éclaircissait encore et tout à coup, bien loin, au-dessus de l’horizon un point lumineux, éblouissant se montra.

Alors un cri joyeux retentit par toute la ville : « L’astre vient ! L’astre vient ! » et les gens se précipitèrent à la rencontre du point brillant dans le lointain.

Des rayons clairs comme le jour chassaient devant eux les brouillards méphitiques et les brouillards déchirés s’agitaient et touchaient la terre. Alors les rayons les frappaient, les déchiraient en morceaux et les contraignaient à rentrer dans le sol. Tout l’horizon s’était éclairci et dégagé, et les gens virent combien d’espace libre il y a sur la terre et combien de leurs frères vivaient autour d’eux.

Et ils se hâtaient à la rencontre de l’astre qui s’approchait d’eux. Sur la route Adeïle marchait d’un pas lent en élevant en l’air par un de ses rayons l’astre qu’il avait arraché du ciel. Il était seul.

— Où sont les autres ? lui demanda-t-on.

— Ils sont tous morts, répondit Adeïle d’une voix mal assurée. Ils ont péri dans les effondrements et dans les précipices, en traçant le chemin du ciel.

La foule joyeuse entourait, le porteur d’étoile ; les jeunes filles le couvraient de fleurs et de tous côtés montaient des clameurs d’enthousiasme :

« Gloire à Adeïle ! Gloire à celui qui nous apporte la lumière ! »

Il entra dans la ville et s’arrêta sur la place élevant dans sa main l’astre brillant. Alors l’allégresse se répandit dans la ville entière.

 

* * *

 

Des jours s’écoulèrent. L’étoile lumineuse brillait toujours sur la place au bout du bras tendu d’Adeïle. Mais depuis longtemps déjà, la joie avait quitté la ville. Les hommes marchaient courroucés et mornes, baissant les yeux, évitant de se regarder. Lorsqu’ils devaient traverser la place, leurs yeux s’enflammaient d’une sombre haine à la vue d’Adeïle. On n’entendait plus ni chansons ni prières. Les brouillards méphitiques dispersés par l’astre avaient fait place à une haine sinistre qui s’épaississait, grandissait et s’étendait à tel point qu’on ne pouvait plus vivre sous son poids.

Et voilà qu’un homme accourut sur la place : ses yeux étaient brillants et son visage contracté par cette haine qui déchirait son âme.

« À bas l’astre ! À bas le porteur d’étoile maudit, — criait-il dans la folie de sa rage. — Frères ! est-ce que ce n’est pas le cri de toutes les âmes qui se fait entendre par ma bouche ! À bas l’étoile ! À bas la lumière ! Elle nous a privés de la vie et de la joie ! Nous vivions paisibles et tranquilles dans les ténèbres, nous aimions nos chères demeures, notre vie calme. Regardez ce qui est arrivé ! Elle est venue la lumière ! et maintenant nous ne trouvons plus de consolation en rien. Nos maisons nous apparaissent sales et laides ; les feuilles des arbres sont ternes et gluantes comme le ventre des grenouilles ! Regardez la terre ! Elle est toute couverte d’une boue sanglante ! D’où vient ce sang ? Qui le sait ? Voyez ! il se colle à nos mains, son odeur nous poursuit jusque pendant nos repas et notre sommeil ; il empoisonne jusqu’à nos humbles prières aux étoiles. Et nulle part on ne peut se sauver de cette lumière effrontée qui pénètre partout. Elle entre dans nos maisons toutes engluées de boue, de cette boue rouge qui couvre les murs et les fenêtres et s’entasse en masses puantes dans les coins. Nous ne pouvons plus embrasser nos bien-aimées ! sous la clarté de l’étoile d’Adeïle elles paraissent plus répugnantes que le ver sépulcral ; leurs yeux sont pâles comme ceux des cloportes, leurs corps mous sont tout couverts de taches et luisants de moisissure. Nous-mêmes, nous ne pouvons plus nous regarder, ce ne sont plus des hommes que nous avons devant nous, mais la parodie injurieuse des hommes !... Chacun de nos secrets, chacun de nos mouvements cachés est éclairé par cette lumière inflexible... Il n’est plus possible de vivre ! À bas le porteur d’étoile ! et que périsse la lumière ! »

« À bas ! cria toute la foule, et vive l’ombre ! La lumière des étoiles n’apporte aux hommes que le malheur et la malédiction... Mort au porteur d’étoile ! »

Et la foule s’agitait menaçante essayant de se griser de ses rugissements de rage et de vaincre l’effroi que lui causait ce blâme immense prononcé contre la lumière, et elle s’avançait vers Adeïle. Mais l’astre brillait dans sa main d’une clarté mortelle et nul n’osait s’approcher de lui.

Soudain la voix du sacrificateur Satzoï se fit entendre :

— Frères, arrêtez-vous ! Vous chargez votre âme d’un grave péché en maudissant la lumière. Qui prions-nous ? Qui nous fait vivre, sinon la lumière ? Mais toi aussi, mon fils, tu as péché comme eux en descendant l’étoile sur la terre — continua-t-il, en s’adressant à Adeïle. — Il est vrai que le grand Brahma a dit : « Heureux celui qui s’élance vers les étoiles ! » Mais les hommes, dans leur sagesse téméraire, ont mal compris la parole de celui qui est universellement aimé. Les élèves de ses élèves ont expliqué la parole de celui qui est toute sagesse : « L’homme doit s’élancer vers les étoiles, mais seulement par ses pensées ; et l’obscurité de la terre est aussi sacrée que la lumière du ciel. Et ton esprit emporté a méprisé cette pensée. Repens-toi donc, ô mon fils ! Jette l’étoile, et que la paix d’autrefois règne de nouveau sur la terre. »

— Crois-tu donc que, même si je la jette, la paix de la terre ne soit pas à jamais perdue ? demanda en souriant Adeïle.

Et les gens sentirent avec terreur, qu’Adeïle disait vrai et que la paix ne reviendrait plus jamais.

Alors, le vieil Isour, le maître des sages, la lumière de la science, s’avança :

— Tu as agi imprudemment, Adeïle, et tu ne peux pas prévoir toi-même les suites de ton inconséquence. Selon les lois de la nature, la vie se développe lentement et lentement aussi les étoiles éloignées se rapprochent de la vie. Au fur et à mesure que leur clarté s’approche, la vie se reconstitue. Mais tu n’as pas voulu attendre ; tu as arraché, à tes risques, l’étoile du ciel pour en éclairer la vie. Qu’est-il arrivé alors ? Son désarroi a sauté aux yeux de tous, elle s’est montrée sale, pitoyable et laide. Mais n’avions-nous pas deviné déjà, qu’elle était ainsi ? Était-ce là le problème à résoudre ? Ce n’est pas une grande sagesse que d’arracher une étoile du ciel pour en éclairer les difformités de la vie. Occupe-toi plutôt du travail sale et difficile de sa réorganisation. Tu verras alors s’il est aisé de la débarrasser de la boue qui s’est amoncelée depuis des siècles, et s’il est possible de faire disparaître cette boue, même avec des flots entiers de la lumière la plus claire ! Que d’inexpérience enfantine ! Quelle mauvaise compréhension des conditions et des lois de l’existence ! Ainsi, au lieu de la joie, tu as apporté la tristesse sur la terre, au lieu de la paix, tu y as apporté la guerre. Pourtant, même à présent, tu peux être encore utile dans la vie ; brise ton étoile, prends-en seulement un petit éclat et de cet éclat tu éclaireras la vie juste autant qu’il faut pour y accomplir un travail fécond et raisonnable.

— Tu as raison, Isour ! — répondit Adeïle — c’est la tristesse et non la joie, la guerre et non la paix, que cette étoile a apportées sur la terre. Certes, je ne prévoyais pas cela, lorsque j’escaladais les sommets des rochers qui mènent aux étoiles et que je voyais mes camarades tomber autour de moi dans l’abîme... Je pensais : Soit ! Qu’un seul de nous atteigne le but et apporte l’étoile sur la terre et alors, grâce à sa clarté lumineuse, la vie sera brillante et claire. Mais lorsque je me suis trouvé debout sur la place, j’ai compris que mes rêves étaient chimériques ; j’ai compris que vous aviez besoin que la lumière soit seulement dans le ciel et inaccessible, pour vous incliner devant elle dans les moments solennels de votre vie. Sur la terre, vous préférez cette obscurité dans laquelle on peut se cacher des autres. Le principal est d’être satisfait de soi-même, de sa vie rongée de moisissure. Mais j’ai senti aussi, mieux qu’avant, qu’il est impossible de vivre de cette vie qui clame incessamment sa misère au ciel par chaque goutte de sa boue sanglante, par chaque tache de sa moisissure grise... Du reste, je peux vous consoler ; mon étoile ne brillera pas longtemps. Là-haut, dans le ciel éloigné, les astres sont suspendus et luisent d’eux-mêmes ; mais celui qui est arraché du ciel et apporté sur la terre ne peut briller qu’en se nourrissant seulement du sang de son porteur. Je sens que ma vie monte de mon corps vers l’étoile, comme par une mèche et s’y consume ; bientôt elle sera consumée toute entière. Or, on ne peut transmettre l’étoile à personne, elle s’éteint avec la vie de son porteur et chacun doit la conquérir de nouveau. Et c’est à vous, gens honnêtes et audacieux de cœur, c’est à vous que je m’adresse ! À vous qui, connaissant la lumière, ne voudrez plus vivre dans l’obscurité ; allez sur la grande route et apportez ici de nouveaux astres ! Certes votre chemin sera difficile et long ; pourtant il sera déjà moins aride pour vous que pour nous qui y avons péri les premiers. Les sentiers sont tracés, les chemins marqués ; vous reviendrez avec des étoiles et leur lumière ne cessera plus de briller sur la terre. Alors sous cette lumière continuelle la vie d’aujourd’hui deviendra impossible ; les marais se dessécheront ; les brouillards sombres se dissiperont ; les arbres commenceront à verdir avec plus d’éclat et ceux qui, dans leur rage, se précipitent maintenant sur l’étoile, se mettront eux-mêmes à la réorganisation de la vie. Leur haine d’aujourd’hui ne vient que de ce qu’ils sentent, sous la lumière, l’impossibilité de vivre comme ils vivent. Alors leur vie sera grande et pure et elle apparaîtra plus belle sous la lumière rayonnante des astres alimentée de votre sang. Et lorsque le ciel étoilé descendra chez nous pour éclairer la vie, il la trouvera digne de lumière et votre sang ne sera déjà plus nécessaire pour alimenter cette lumière éternelle et continue...

La voix d’Adeïle s’éteignit ; les dernières gouttelettes de son sang quittèrent son visage pâle. Les genoux du porteur d’étoile fléchirent et il tomba en entraînant son étoile. Elle tomba, grésilla dans la boue sanglante et s’éteignit.

De tous côtés les ténèbres affluèrent et se refermèrent autour de l’astre éteint. Les brouillards ranimés s’élevèrent de la terre et tourbillonnèrent dans l’espace. Les étoiles impuissantes luisaient faiblement au travers dans le ciel lointain.

 

* * *

 

Les années s’écoulèrent. Comme auparavant les gens naquirent, grandirent, aimèrent et moururent dans les ténèbres humides ; comme auparavant la vie sembla calme et paisible. Mais une inquiétude profonde, un désir inassouvi la rongeait dans l’obscurité. Les gens essayaient en vain d’oublier ce que l’astre avait éclairé de sa clarté passagère. Les joies calmes d’auparavant étaient empoisonnées ; le mensonge se glissait partout. En priant avec vénération les étoiles lointaines, l’homme pensait : « Et s’il se trouvait soudain un être assez insensé pour apporter cette étoile ici, chez nous ! » Alors sa langue s’embarrassait, un frisson de crainte remplaçait l’essor pieux.

Le père enseignait à son fils que la vie et le bonheur de l’homme sont dans l’aspiration qui l’attire vers les étoiles... et tout à coup, une pensée traversait son esprit : « Si vraiment mon fils, illuminé par cette aspiration, partait comme Adeïle à la recherche d’un astre et l’apportait sur la terre ! » Alors il se hâtait de lui expliquer que la lumière est bonne, mais qu’il est fou d’essayer de la descendre sur la terre. Et il lui racontait qu’il s’était trouvé des insensés qui l’avaient tenté, mais qu’ils avaient péri sans gloire et sans utilité pour la vie.

Les sacrificateurs enseignaient également cela, et les savants le démontraient. Mais ces sermons résonnaient inutilement. À chaque instant, la nouvelle se répandait qu’un jeune homme ou une jeune fille avait quitté le toit paternel. Pour aller où ? Peut-être sur le chemin montré par Adeïle ? Et les gens sentaient, avec effroi, que si la lumière recommençait à briller sur la terre, il faudrait se mettre, bon gré, mal gré, au grand travail et qu’on ne pourrait le fuir nulle part.

Avec une inquiétude confuse ils interrogeaient le lointain du regard et il leur semblait apercevoir au-dessus de l’horizon le reflet vacillant des étoiles qui s’approchaient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Texte établi par la Bibliothèque russe et slave, déposé sur Wikisource en septembre 2009 et sur le site de la Bibliothèque le 8 février 2013.

 

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