LA BIBLIOTHÈQUE RUSSE ET SLAVE

 LITTÉRATURE RUSSE

 

 

Leonid Andreïev

(Андреев Леонид Николаевич)

1871 – 1919

 

 

 

 

LE MUR

(Стена)

 

 

 

1901

 

 

 

 

 


Traduction de Serge Persky, parue dans Le Gouffre, Paris, Perrin & Cie, 1904.

 

 

 

 

 

 

 

 


TABLE

 

I

II

III

IV

V

VI

 

 

 

 


I

Un autre lépreux et moi, nous rampâmes avec précaution vers le pied du mur et nous regardâmes en haut. De l’endroit où nous étions, on n’apercevait pas la crête du mur. Il s’élevait, droit et uni, et semblait partager le ciel en deux. Et la moitié du ciel qui était de notre côté était d’un noir de tempête, qui devenait bleu foncé vers l’horizon, si bien qu’on ne pouvait voir où finissait la terre sombre et où commençait le ciel. Étouffée entre la terre et le ciel, la nuit sinistre haletait, avec des gémissements pénibles, sourds, et, à chaque soupir, elle expulsait de son sein un sable incandescent qui piquait et brûlait nos plaies.

— Essayons de l’escalader, me dit le lépreux. Et sa voix était aussi répugnante et nasillarde que la mienne. Il me tendit le dos, j’y grimpai ; mais le mur resta tout aussi haut. De même qu’il partageait le ciel, ce mur partageait aussi la terre ; il se dressait comme un énorme serpent repu ; il tombait dans le précipice ; il s’élevait sur la montagne ; et sa tête et sa queue se cachaient derrière l’horizon.

— Eh bien, nous allons l’abattre ! proposa le lépreux.

— Abattons-le ! acquiesçai-je.

Nous heurtâmes de la poitrine contre le mur ; il se colora du sang de nos blessures, mais il resta sourd et immobile. Alors nous tombâmes dans le désespoir.

— Tuez-nous ! Tuez-nous ! gémissions-nous, et nous nous mîmes à ramper ; mais tous les yeux se détournaient de nous avec dégoût, et nous ne vîmes que des dos frissonnants d’une répulsion profonde.

Ainsi nous arrivâmes jusqu’à l’homme affamé. Il était assis, appuyé contre la pierre, et il semblait que le granit lui-même ressentît douloureusement l’attouchement de ses omoplates saillantes. Il était complètement dépourvu de chair et ses os s’entrechoquaient à chaque mouvement. Sa peau sèche bruissait, sa mâchoire inférieure pendait, et, de l’obscur orifice de la bouche, sortait une voix saccadée :

— J’ai faim.

Cela nous fit rire, et nous rampâmes plus vite, jusqu’au moment où nous nous heurtâmes à quatre hommes qui dansaient. Ils se rapprochaient, s’éloignaient, s’embrassaient mutuellement et tournaient sur eux-mêmes. Leurs visages étaient pâles, hagards et sans sourire. L’un d’eux se mit à larmoyer, parce qu’il était fatigué de cette danse sans fin, et demanda à se reposer, mais un autre l’enlaça silencieusement et ils recommencèrent à danser ; de nouveau ils se rapprochèrent et s’éloignèrent ; et à chaque pas, une grosse larme trouble tombait des cavités de leurs yeux.

— Je veux danser, dit mon camarade d’une voix nasillarde. Je l’entraînai plus loin. Et, de nouveau, le mur s’élevait devant nous. Tout près, deux hommes étaient accroupis. L’un frappait à intervalles le mur de son front, puis il perdait connaissance et tombait, tandis que l’autre le considérait avec gravité, tâtait de la main sa tête, et lorsque son compagnon reprenait ses sens, il lui disait :

— Encore, encore, il ne reste plus beaucoup à faire.

Le lépreux se mit à rire.

— Ce sont des imbéciles, dit-il, en gonflant jovialement ses joues. Ce sont des imbéciles. Ils pensent qu’on voit clair là-bas, de l’autre côté du mur. Mais il y fait aussi sombre que chez nous ; là-bas, des lépreux rampent aussi et crient d’une voix suppliante : « tuez-nous ! »

— Et le vieux ? demandai-je.

— Le vieux ? répliqua le lépreux. Mais c’est une vieille bête aveugle, et qui n’y entend rien du tout. Qui a vu le trou qu’il a creusé dans le mur ? L’as-tu vu, toi ? Et moi, l’ai-je vu ?

Alors, je me fâchai et frappai mon camarade avec fureur sur les ampoules dont sa tête était couverte et je criai :

— Et pourquoi as-tu grimpé toi-même ?

Il se mit à pleurer, nous pleurâmes tous les deux, et nous rampâmes plus loin en criant : « tuez-nous, tuez-nous » !

Mais les têtes se détournaient de nous avec répulsion et personne ne voulait nous tuer. Ils tuaient cependant des gens beaux et forts ; mais nous, ils avaient peur de nous toucher. Quels êtres vils !

 

II

Pour nous, le temps n’existait pas. Il n’y avait ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. La nuit ne nous quittait jamais, elle ne s’en allait jamais derrière les montagnes, pour en revenir forte, calme et très noire. C’est pourquoi elle était si fatiguée, si haletante et maussade. Elle était mauvaise. Parfois, il lui devenait insupportable d’entendre nos gémissements et nos lamentations, de voir nos plaies, notre misère, notre méchanceté, et alors une fureur d’orage bouillonnait dans ses profondeurs ténébreuses.

Elle rugissait comme une bête captive dont l’esprit se trouble, et clignotait férocement de ses yeux horribles, pleins de feu, éclairant des gouffres noirs sans fond, le sombre mur orgueilleusement dressé et les pitoyables monceaux de gens qui tremblaient. Nous nous pressions contre le mur comme vers la poitrine d’un ami en lui demandant du secours. Et cependant il était toujours notre ennemi, toujours. Et la nuit s’indignait de notre manque de courage et de notre lâcheté ; elle se mettait à rire d’une manière menaçante, secouant son ventre gris tacheté, tandis que les vieilles montagnes chauves accompagnaient de leur écho ce rire satanique. Tout égayé, le mur lui répondait d’une voix retentissante et folâtre, il laissait tomber sur nous des pierres qui nous meurtrissaient la tête et nous déchiraient le corps. Ainsi s’amusaient ces géants, et ils s’appelaient entre eux. Le vent leur sifflait une mélodie sauvage et nous, la face contre terre, nous écoutions avec terreur quelque chose d’énorme se mouvoir dans les profondeurs de la terre et gronder sourdement en demandant la liberté. Alors nous recommencions à supplier : — Tuez-nous !

Mais à force de mourir chaque seconde, nous étions devenus immortels comme des dieux.

L’élan de colère folle et de gaieté avait passé ; la nuit pleurait des larmes de repentir et soupirait péniblement, telle une malade, crachant sur nous du sable humide. Nous lui pardonnions avec joie, nous nous moquions d’elle, si faible, si épuisée, et nous étions gais comme des enfants. Les lamentations des affamés nous semblaient des chansons douces et nous nous montrions avec envie les quatre qui se rapprochaient les uns des autres, s’éloignaient et tournoyaient légèrement dans une danse sans fin.

Moi aussi, le lépreux, je me trouvai pour un instant une compagne. Ce fut très divertissant. Je l’embrassais et elle riait. Et ses petites dents étaient si blanches, si blanches et ses petites joues si roses, si roses ! Comme c’était réjouissant !

Et je ne sais comment cela se fit, mais les dents qui riaient commencèrent à claquer, les baisers devinrent morsures, et, avec un glapissement dans lequel subsistait encore une trace de joie, nous commençâmes à nous entredévorer. Et elle, sans répit, frappait sur ma faible tête malade, et de ses petits ongles pointus, elle labourait ma poitrine, cherchant à atteindre mon cœur.

Elle me battait, moi, elle me battait, moi, le malade, le lépreux, le pauvre, pauvre homme ! C’était plus terrible que la colère de la nuit et que le rire cruel du mur. Et moi, le lépreux, je pleurais et je tremblais de peur, et, à la dérobée, afin que personne ne pût voir, j’embrassais le pied ignoble du mur et je le suppliais de me laisser passer, moi seul, dans l’autre monde, là, où il n’y a ni fous, ni gens qui s’entretuent. Mais le mur était infâme, il ne me laissa pas passer et alors je crachai sur lui, je le battis de mes poings et je criai :

— Regardez cet assassin, il se moque de nous !

Mais ma voix était nasillarde, mon haleine nauséabonde et personne ne voulait m’écouter, moi, le lépreux.

 

III

Et de nouveau nous rampâmes, moi et l’autre lépreux ; de nouveau il y avait du bruit autour de nous, et les quatre tournoyaient silencieusement en secouant la poussière de leurs habits et en léchant leurs blessures sanglantes. Mais nous étions fatigués, nous ressentions des douleurs, et le fardeau de la vie nous oppressait. Mon compagnon s’assit et, frappant la terre de sa main enflée, il parla vite, vite :

— Tuez-nous, tuez-nous !

D’un mouvement brusque, nous nous mîmes sur nos pieds et nous nous élançâmes dans la foule ; mais elle s’ouvrit devant nous et nous n’aperçûmes que des dos. Et nous saluâmes ces dos en criant : — Tuez-nous !

Mais ces dos étaient immobiles et sourds comme un second mur, et c’était horrible de ne pas voir des visages humains, mais seulement des dos, immobiles et sourds.

Maintenant mon compagnon m’a quitté. Il a vu un visage, un visage humain pareil au sien, horrible et couvert de plaies. C’était le visage d’une femme. Alors il s’est mis à sourire et à tourner autour d’elle, allongeant le cou et répandant une odeur fétide. Et elle, elle souriait aussi de sa bouche décharnée et baissait ses yeux qui n’avaient plus de cils.

Alors, ils se sont mariés, et, pour un moment, tous les regards se sont dirigés vers eux, tandis qu’un rire large et bruyant secouait les spectateurs : comme ils étaient ridicules, cet homme et cette femme qui se chérissaient mutuellement ! Je riais aussi, moi, le lépreux, car il est stupide de se marier quand on est aussi laid et aussi malade.

— Imbécile, lui dis-je, sarcastique, que veux-tu faire d’elle ?

Le lépreux souriait et me répondit :

— Nous allons faire le commerce des pierres qui tombent du mur.

— Et vos enfants ?

— Nos enfants, nous les tuerons !

Comme c’est absurde : mettre des enfants au monde pour les tuer !

Et puis elle le trompera, elle a des yeux si menteurs !

 

IV

Ils avaient achevé leur travail, celui qui se frappait le front contre le mur, et l’autre qui l’aidait, et quand je me suis approché d’eux, j’ai vu le premier pendu à une boucle de fer et encore tout chaud, tandis que son compagnon fredonnait doucement une chanson gaie.

— Va, va, porte la nouvelle à l’affamé, lui ordonnai-je ; et, docile, il s’en alla en fredonnant toujours. Puis je vis l’affamé s’éloigner de sa pierre. Chancelant, titubant, heurtant tout le monde de ses coudes pointus, il venait vers le mur où se balançait le pendu ; il claquait des dents et riait, tout joyeux, comme un enfant. Un seul petit morceau du pied, il ne voulait rien de plus. Mais c’était trop tard, d’autres, plus vigoureux, l’avaient devancé. Se bousculant l’un l’autre, se mordant, s’égratignant, ils entouraient le cadavre du pendu et en rongeaient les pieds avec voracité. L’affamé restait en arrière ; il s’accroupit, regarda manger ses rivaux, et se lécha les doigts de sa langue maigre. Un hurlement continu sortait de sa grande bouche vide :

— J’ai faim !

Comme c’était ridicule : cet homme était mort pour l’affamé et l’affamé n’avait pas même obtenu le plus petit morceau de son corps ! Je riais, et l’autre lépreux riait aussi, et sa femme ouvrait et fermait comiquement ses yeux rusés : elle ne pouvait pas cligner les paupières, car elle n’avait pas de cils.

Et l’affamé hurlait toujours plus fort, plus furieusement :

— J’ai faim !

Le râle disparut de sa voix, qui monta en un son net et métallique, clair et perçant, frappa le mur, rebondit, vola sur les précipices sombres et par delà les sommets des montagnes grises.

Et bientôt tous ceux qui étaient près du mur se mirent à hurler, et ils étaient comme les sauterelles. Et, comme elles, ils étaient avides et affamés, et il semblait que la terre brûlée, elle-même, se lamentât dans des douleurs insupportables, ouvrant largement sa gueule de pierre. Comme une forêt d’arbres desséchés, inclinés du même côté par le vent violent, des mains osseuses et suppliantes se tendaient vers le mur, et il y avait tant de désespoir dans ce geste que les pierres tremblaient et que les nuages mornes et bleus s’enfuyaient lâchement. Mais le mur restait là, immobile et haut, et répercutait indifféremment les hurlements qui, pareils à des lames d’acier, coupaient et transperçaient l’air épais et nauséabond.

Alors tous les yeux se tournèrent vers le mur ; il lançait des jets de rayons lumineux. Chacun attendait, croyant que le mur allait tomber, et découvrir un monde nouveau. Dans l’aveuglement de la foi, on voyait déjà les pierres chanceler tandis qu’une secousse faisait onduler de la tête à la queue le serpent de pierre, engraissé de sang et de cerveau humain. Peut-être étaient-ce des larmes qui tremblaient dans nos yeux, mais nous croyions que c’était le mur, et notre cri devint encore plus aigu.

La colère et l’allégresse de la victoire prochaine y résonnaient.

 

V

Et voici ce qui se passa alors. Une vieille femme maigre, aux joues pendantes, et dont les cheveux en broussailles étaient semblables à la crinière d’un vieux loup affamé, monta sur une pierre. Ses habits étaient déchirés et laissaient à nu des épaules jaunes, osseuses, et des seins émaciés, épuisés par la maternité, vides d’avoir donné la vie à beaucoup d’êtres. Elle étendit sa main vers le mur, et tous les regards étaient sur elle ; et dans sa voix il y avait tant de douleur que le hurlement désespéré de l’affamé s’arrêta, honteux.

— Rends-moi mon enfant, supplia la femme.

Et tous, nous nous tûmes avec un sourire amer, attendant ce que le mur allait répondre. En une tache grisâtre et sanglante, se dessinait sur le mur le cerveau de celui que la femme appelait son « enfant ». Nous attendions avec impatience ce que répondrait l’ignoble assassin. Un tel calme régnait que nous entendions le frôlement des nuages qui se mouvaient sur nos têtes. Et la nuit noire, elle-même, refoulait ses sanglots dans sa poitrine, et, avec un sifflement léger, crachait le sable menu et brûlant qui rongeait nos plaies. De nouveau s’éleva la voix tragique et dure qui réclamait :

— Cruel, rends-moi mon enfant !

Notre sourire devenait toujours plus menaçant et plus amer. Mais le mur ignoble se taisait. Alors un beau vieillard aux traits sévères se détacha de la foule silencieuse et se plaça près de la femme.

— Rends-moi mon fils, dit-il.

C’était atroce et réjouissant à la fois. Mon dos se crispait de froid, mes muscles se contractaient sous l’action d’une force puissante et inconnue, et mon compagnon me poussait du poing, claquait des dents tandis qu’une haleine infecte en une vague large et sifflante sortait de sa bouche pourrie.

Un homme encore se détacha de la foule et cria :

— Rends-moi mon frère !

Et encore un homme s’approcha disant :

— Rends-moi ma fille !

Et voici que hommes et femmes, jeunes et vieux, sortaient de la foule ; ils étendaient les mains et une adjuration implacable retentissait impitoyablement :

— Rends-moi mon enfant !

Alors moi, le lépreux, je me sentis plein de vigueur et de courage, je m’avançai et criai d’une voix haute et menaçante :

— Assassin, rends-moi à moi-même !

Et lui, il se taisait. Fourbe, ignominieux, il feignait de ne rien entendre. Un rire méchant secouait mes joues meurtries, et une fureur insensée gonflait nos cœurs oppressés. Et il se taisait, toujours impassible et stupide. Alors la femme agita avec colère ses longues mains jaunes et maigres, et elle jeta un anathème :

— Sois maudit, toi qui as tué mon enfant !

Le beau vieillard aux traits sévères répéta :

— Sois maudit !

Et de toute la terre des milliers de voix répondirent par un gémissement prolongé :

— Sois maudit ! maudit ! maudit !

 

VI

La nuit noire soupira profondément, et, semblable à la mer que saisit l’ouragan pour la lancer contre les rochers de toute son énormité hurlante et lourde, le monde visible tout entier s’agita. Par milliers, des poitrines tendues et furieuses vinrent heurter le mur. Très haut, jusqu’aux nues qui se mouvaient pesamment, jaillit une écume sanglante qui les colora ; elles devinrent ignées et terribles, et projetèrent une lueur rouge en bas, là où quelque chose de petit, de noir, de féroce, mais de monstrueusement nombreux existait, grondait, faisait du bruit. Avec une lamentation qui glaçait le cœur et qui était pleine d’une douleur indicible, ce quelque chose se retira, et le mur restait là, inébranlable et silencieux.

Mais son silence n’avait rien de timide ni de honteux, le regard de ses yeux informes était sombre, menaçant et superbe autant que celui d’un roi, il laissait glisser de dessus ses épaules comme un manteau pourpre le sang qui coulait, rapide, et qui allait se perdre parmi les cadavres défigurés. Et de nouveau, le flot puissant des corps se mit à mugir et frappa le mur de toute sa force. Puis il se retira, pour recommencer encore, bien, bien des fois, jusqu’à ce qu’il fût vaincu par la fatigue, un sommeil semblable à la mort. Et moi, le lépreux, j’étais au pied même du mur, et je voyais qu’il commençait à chanceler, le roi orgueilleux, et que la terreur de la chute courait convulsivement sur les pierres.

— Il tombe ! criai-je. Frères, il tombe !

— Tu te trompes, lépreux, me répondirent-ils.

Alors je me mis à les supplier :

— Peu importe ! Qu’il reste debout ! Chaque cadavre n’est-il donc pas une marche qui permet d’arriver au sommet ? Nous sommes beaucoup et notre vie est rude. Jonchons la terre de cadavres ; sur ces cadavres, nous en jetterons d’autres, et ainsi nous arriverons en haut. Et s’il ne reste qu’un seul homme, — cet homme verra le monde nouveau.

Je regardai autour de moi plein d’une joyeuse espérance, mais je n’ai aperçu que des dos indifférents, las et gras. Continuant leur danse infinie, les quatre tournoyaient, se rapprochant, s’éloignant les uns des autres ; la nuit noire crachait, comme une malade, le sable humide, et le mur se dressait en une masse invincible.

— Frères, suppliai-je, frères !...

Mais ma voix était nasillarde, mon haleine nauséabonde et personne ne voulait m’écouter, moi, le lépreux.

Malheur !... Malheur !... Malheur !...

 

 

 

 

 


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Texte établi par la Bibliothèque russe et slave; déposé sur le site de la Bibliothèque le 23 septembre 2013.

 

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